Milano Connexions

À Milan, les connexions électriques des tramways et des trolleybus dessinent de nouveaux points de fuite dans le paysage urbain.

Ces lignes élégantes créent une harmonie visuelle unique, mêlant passé et modernité. L'énergie qui circule à travers ces connexions donne vie à la ville et souligne la rencontre entre l'histoire et la technologie.

C'est dans ces détails quotidiens que se révèle la poésie de Milan, une ville où même les éléments fonctionnels se transforment en œuvres d'art éphémères.

“À Ersilia, pour établir les relations qui régissent la vie de la ville, les habitants tendent des fils entre les coins des maisons, blancs ou noirs ou gris ou blancs et noirs selon qu’ils marquent des relations de parenté, d’échange, d’autorité, de représentation.

Quand les fils sont si nombreux qu’on ne peut plus passer entre eux, les habitants partent : les maisons sont démontées ; il ne reste que les fils et les supports des fils. Depuis la côte d’une montagne, campés avec leurs affaires, les réfugiés d’Ersilia observent l’enchevêtrement de fils tendus et de poteaux qui s’élève dans la plaine. C’est encore là la ville d’Ersilia, mais ils ne sont plus rien. Ils reconstruisent Ersilia ailleurs. Ils tissent avec les fils une figure similaire qu’ils voudraient plus compliquée et en même temps plus régulière que l’autre. Puis ils l’abandonnent et la transportent encore plus loin d’eux-mêmes et des maisons. Ainsi, en voyageant sur le territoire d’Ersilia, vous rencontrez les ruines des villes abandonnées, sans les murs qui ne durent pas, sans les os des morts que le vent fait rouler : des toiles d’araignée de relations complexes qui cherchent une forme.”

Depuis les villes Invisibles:

LE CITTA’ E GLI SCAMBI 4 (Città come rete di relazioni tra cittadini), Italo Calvino.